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Frelon asiatique (Vespa velutina) : guide ultime pour défendre les abeilles, la ruche et la biodiversité européenne

Le simple bourdonnement d’un frelon asiatique devant une entrée de ruche suffit à bloquer le trafic de dizaines d’abeilles ouvrières. Depuis son arrivée en France, cet insecte originaire d’Asie s’impose comme le prédateur le plus redoutable de l’abeille domestique : attaques en vol stationnaire, captures en rafale, nourrissage intensif des larves, mortalité des colonies, chute dramatique de la production de miel… Bref, un fléau qui menace directement notre biodiversité et le métier d’apiculteur. Pour faire face à l’invasion de cette espèce invasive, il faut savoir le reconnaître, comprendre sa stratégie de chasse et déployer les meilleures mesures de lutte. Ce dossier répond aux recherches clés : méthode d’attaque, conséquences, techniques de piégeage, aire de répartition, dangers sanitaires et plan‑action pour protéger le rucher.

Cet article a été co-écrit avec Guillaume Castagné, fondateur d’ALLO FRELONS, entreprise de destruction des nids de frelons asiatiques, qui intervient aujourd’hui avec des techniciens locaux dans une grande majorité des départements français.

 

1. Comment reconnaître un frelon asiatique ?

Dominante noire : Corps majoritairement brun-noir.

Pattes jaunes : Les extrémités de ses pattes sont jaunes.

Abdomen : Un anneau large, jaune-orangé sur l’abdomen, le 4ème segment étant presque entièrement jaune.

Tête : Noire avec une face jaune-orangée.

Taille : Un peu plus petit que le frelon européen (environ 1,7 à 3,2 cm).

Vol stationnaire : Capable de rester en vol stationnaire longtemps.

Nid : Souvent sphérique, avec une petite entrée latérale, souvent en hauteur dans les arbres (mais aussi dans des abris). Ne sort pas la nuit.

Astuce : filmez le nid ou la capture en vidéo pour obtenir un avis d’expert (MNHN, GDSA, UNAF). Une photo nette des pattes et du thorax accélère la validation sur les plateformes de science participative.


2. Aire de répartition et dynamique de l’invasion

Introduit accidentellement dans le sud‑ouest de la France vers 2004, Vespa velutina a conquis, en 20 ans, la quasi‑totalité du territoire national et plusieurs pays européens : Espagne, Portugal, Belgique, Italie, Allemagne, Pays‑Bas. Sa progression géographique moyenne atteint 75 km/an grâce à la sortie de reines fondatrices au printemps.

  • Points chauds actuels : littoral atlantique, vallées de la Loire, bassin parisien.
  • Colonisation future : régions alpines et Europe centrale (cartes disponibles sur le site du MNHN).
  • Facteurs de développement : climat tempéré, disponibilité en proie (abeille mellifère), densité urbaine offrant abris.

3. Régime alimentaire : pourquoi l’abeille est‑elle la proie favorite ?

Le thorax musclé de l’abeille offre un ratio protéines/poids optimal ; capturer une ouvrière demande peu d’énergie grâce au vol stationnaire devant la ruche.


4. Scénario d’attaque : comment les frelons asiatiques capturent‑ils les abeilles ?

  • Surveillance du rucher
    Un groupe de frelons, parfois plus de dix, patrouille devant les planches d’envol. Les ouvrières attaquent toute abeille qui franchit le seuil.
  • Capture en plein air
    Grâce à leurs pattes griffues, ils saisissent la proie et l’emmènent quelques mètres plus loin.
  • Découpe expresse
    Avec leurs mandibules, ils éjectent tête, ailes et abdomen ; le thorax est compacté en « boule » protéique.
  • Transport au nid
    La boulette est apportée au nid, où les larves réclament un repas toutes les deux heures.
  • Répétition
    Une ouvrière de Vespa velutina peut capturer cinq abeilles par heure ; la colonie de frelons consomme ainsi jusqu’à 300 butineuses/jour.

Observation : la prédation s’intensifie de fin août à octobre, quand les besoins protéiques explosent pour produire mâles et futures reines.


5. Conséquences sur les colonies d’abeilles et la biodiversité

Le frelon asiatique agit en synergie avec d’autres parasites (varroa, nosema) : l’affaiblissement global accélère l’effondrement de la biodiversité pollinisatrice.


6. Stratégies de lutte : de la prévention au plan d’action national


6.1 Destruction ciblée des nids


Méthode

Quand ?

Avantages

Limites

Neutralisation chimique (insecticide micro‑encapsulé)

Nuit estivale, nid actif

Éradique 100 % de la colonie

Coût (80–150 €), usage réservé pro

Lance‑perche à poudre

Nid < 15 m

Accessible aux agents communaux formés

Risque pour opérateur

Fusil BullSlide + poudre végétale

Nid haut (25 m)

Technique rapide

Autorisation préfectorale requise

Enlèvement mécanique (sciage)

Nid en toiture, haies

Sans pesticide

Sécu complexe, retour possible reines

Mesure phare du plan 2025 : prise en charge financière par les collectivités pour chaque destruction validée sur le portail national.


6.2 Piégeage sélectif de printemps

  • Objectif : piéger et capturer les reines fondatrices avant la construction du premier nid primaire.
  • Piège à cône + bière brune + sirop + vin blanc (dégoûte l’abeille), installé de mars à début mai.
  • Contrôle hebdomadaire indispensable pour libérer les insectes non ciblés ; le piégeage massif sans tri accentue l’érosion d’autres espèces utiles.


6.3 Protection du rucher

  • Muselière inox (5,2 mm) limitant l’entrée
  • Filet vertical 2 m autour du rucher (système « ApiProtect »)
  • Déplacement estival vers zones moins colonisées (transhumance)
  • Maintien de reines jeunes, colonies fortes, bonne génétique locale (abeille noire européenne)


6.4 Actions collectives et citoyennes

  • Signalement de toute présence via l’appli « Frelon asiatique » (MNHN)
  • Sessions de formation professionnel/amateur par syndicats d’apiculture
  • Mise en réseau des destructions par département pour limiter le développement du prédateur
  • Recherche : pièges à phéromones, champignons pathogènes, tests de pesticide ciblé (INRAE)


7. Dangers pour l’homme et gestion sanitaire

  • Piqûre : venin comparable au frelon européen ; risque d’œdème sévère chez 1–2 % de la population (anaphylaxie).
  • Comportement : peu agressif loin du nid, mais attaque collective si on s’approche à < 5 m.
  • Conseil sanitaire : porter combinaison intégrale, gants cuir, visière, et agir à la tombée de la nuit pour toute intervention.


8. Questions fréquentes (FAQ)

Question

Réponse rapide

Le frelon asiatique est‑il protégé ?

Non, classé « espèce envahissante à éradiquer » (règlement UE 1143/2014).

Pourquoi la défense en boule thermique des abeilles marche‑t‑elle mal ?

Apis mellifera maîtrise moins cette tactique que l’abeille asiatique Apis cerana, d’où un taux de succès faible en Europe.

Existe‑t‑il un prédateur naturel efficace ?

Seuls quelques animaux (guêpier d’Europe, mésanges) consomment occasionnellement Vespa velutina ; impact marginal.

Peut‑on utiliser un répulsif sonore ?

Aucune étude ne prouve l’efficacité des ultrasons contre le frelon asiatique.

Combien de nids sur un même hectare ?

Jusqu’à trois nids secondaires recensés dans les zones urbaines denses (données UNAF 2024).


9. Plan d’action de 48 h pour l’apiculteur confronté à une attaque

  • Observer : noter nombre de frelons, heures de pics, filmer l’attaque.
  • Installer une muselière + réduire entrée à 5 mm.
  • Placer deux pièges sélectifs à 5 m (hors flux de butineuses).
  • Contacter le réseau local (syndicat, mairie) pour détection de nid.
  • Programmer la destruction dans la semaine avec un opérateur certifié (liste préfectorale).
  • Renforcer la colonie : sirop 70/30, cadre de couvain jeune, traitement anti‑varroa si nécessaire.


10. Vers une défense durable de la biodiversité

Le frelon asiatique n’est pas qu’un problème d’apiculture : il menace l’équilibre des écosystèmes et la sécurité alimentaire, car 70 % des cultures dépendent de la pollinisation. La mobilisation nationale – de la simple mise en piège au suivi scientifique – doit impliquer apiculteurs, agriculteurs, urbanistes et grand public. Chaque ruche sauvée renforce la résilience de notre environnement.


Conclusion : de la menace à la maîtrise

Face à Vespa velutina, la meilleure arme reste la connaissance. Reconnaître l’insecte, localiser le nid, comprendre le cycle de l’espèce et agir au bon moment permettent de limiter durablement la prédation. En appliquant les stratégies détaillées – piégeage raisonné, protection active du rucher, destruction professionnelle – chaque citoyen peut aider à contenir l’invasion et protéger l’abeille, sentinelle de notre biodiversité. Ensemble, transformons cette menace en défi collectif : préserver la nature, sécuriser la production de miel et maintenir la richesse alimentaire des générations futures.

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